Dans Fille méchante, Juliette Langevin parle sans compromis de travail du sexe, d’amour & d’amitié, de dépendance, de solitude et d’Internet. C’est une œuvre pleine d’humour, de poésie & de violence, dotée d’un puissant sens de l’image et de la dérision.
L’AUTRICE
Juliette Langevin, née en 1996 à Montréal, aime crier, prendre des notes et regarder les gens vivre de petites catastrophes; école secondaire dans le quartier St-Michel, a volé du vin dans au moins un château en France, lu quelques textes dans les bars obscurs. Elle se dit professionnelle des collections : caresses de chats doux, bris de vitre dans la ruelle, talons hauts dans la pisse, tutus, poèmes écrits sur le coin d’une table ou de certains lits. Trieuse de boutons à 13 ans, archiviste post mortem de Nelly Arcan à 15, dompteuse de chiens-loups à Rawdon, femme de ménage dans le Mile End. Vous pourriez la croiser en train de distribuer des glitters dans un show de bruit, faire sécher des fleurs à la sortie des poubelles, ou recouverte de silence, un livre entre les mains, au milieu de la fête. Sous le pseudo de Nina Shulman, elle a publié plusieurs zines. Fille méchante est son premier livre.
EXTRAIT
je fais partie des filles qui ont toujours voulu se vendre ça remonte à l’époque de la masturbation devant la télé cathodique de la violence des récréations du lait d’avoine des petites joues roses dans la robe jaune mouillée ben raide devant les cousins écrire est difficile mais vendre mon corps ne l’est pas je m’arrête pour me toucher je ne sais pas si je pourrai revenir au paragraphe au texte au déversement je vais sortir tout le liquide de moi parce qu’il menace de me sortir par les yeux à chaque fois que je m’applique sur le clavier ça signifie I guess que la poésie c’est comme de la cyprine pis mon écriture est plus à l’aise d’être décrite comme ça je veux m’arrêter pour jouir me tortiller je vais attendre Lou comme ça haletante le vibrateur entre les mains le lit rempli de bonhommes sourire de désordre couleur mauve et de la lumière rose je vais lui dire « crosse-toi pour toujours à l’intérieur de mon ventre »
Venue du monde des fanzines dont elle a signé quelques ouvrages sous le pseudonyme de Nina Shulman, Juliette Langevin, sous l’influence de Nelly Arcan et de Josée Yvon, offre Fille méchante, œuvre audacieuse, dérangeante (...) : « je sais qu’à lire je suis violente ». Mais s’y dévoile aussi une grande fragilité. Les deux aspects y cohabitent, cernant le « je » comme aveuglé par l’amour, tant son besoin de tendresse y est extrême.
L’Oie de Cravan
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