Poèmes. Couverture de Louise Gagnon. Illustrations de Maïcke Castegnier, Richard Deschênes, Alain Néron et Anick Saint-Louis.
Réédité par les éditions Trois-pistoles en 2005 (avec Les bonnes intentions).
Benoît Chaput (...) demeure sous-estimé comme poète, et ceux qui l’ont découvert avec Le démon familier en 2001 auront avantage à remonter vers ces plaquettes de 1992 et 1998 désormais réunies en un volume.
Sur le ton d’un enfant tour à tour charmé puis déçu, Benoît Chaput s’attache à une parole naïve, imprégnée cependant par une révolte de fond. À partir de réalités simples et dans un vocabulaire très sobre, il parvient à ébranler un peu notre vision du monde, à faire surgir de nouvelles interrogations. « Un arbre s’élève / lentement il est redoutable / ses racines sur mes mains / amènent la peau à s’éclaircir / et le regard que j’ai / rougit de ma compréhension / soudaine. »
Pensif au sein d’un bestiaire d’animaux domestiques ou sauvages, le poète aimerait parfois « être un chat / et ne plus jamais / ne plus jamais penser ». Mais il a quitté l’Éden, et s’il retient sa colère devant un monde laid et menaçant, c’est en approfondissant les variantes du réel qu’il atteindra à nouveau une relative propreté d’âme. Plus que de nombreux poètes urbains, ce campagnard du verbe sait admirablement scruter ce qui nous sépare et ce qui nous unit, le difficile amalgame du personnel et du social, et ce, toujours selon une impulsion qui se méfie de l’analyse. « Je tends des pièges à mon intelligence. Je traque la piste des bêtes de l’invisible. » En vers (Loin de nos bêtes) ou en prose (Les bonnes intentions), Benoît Chaput nous fait vivement souhaiter un nouveau recueil.
L’Oie de Cravan
6258 rue De La Roche
Montréal, Qc
H2S 2E1
lentement // oiedecravan.com