Roman d’apprentissage, épopée de l’enfance, joute en trois périodes et deux intermèdes, Mont de rien est surtout le récit d’un enfant se confrontant peu à peu aux épreuves de la souffrance et de la mort à travers une lente appropriation de son espace, sur ce rang de Saint-Anaclet-de-Lessard où un petit mont de rien domine le paysage. Cette montagne de rêves fera bientôt place au monde réel, à ses violences et ses troubles, mais aussi à ses obscures beautés. L’écriture de l’enfant, débutant par le vers pour finir dans la prose, suit la complexification de son rapport au monde jusqu’à l’apogée finale.
en morale nous sommes juste
un petit groupe
mais je n’ai pas eu une bonne note
parce que j’ai fait mal à éliane
à cause d’un œuf en chocolat
j’étais sûr qu’elle avait pris le mien
et_ j’ai essayé de lui reprendre_
mais sa main était tellement serrée
que je lui ai cassé le petit doigt
avec éliane c’est bizarre
je l’aime mais je lui fais toujours
mal
Pour Woody Allen, c’était dans le Upper East Side. Pour André Breton, c’était à Paris. Pour Maxime Catellier, c’est dans le « Mille carré doré », notre Golden Square Mile montréalais, qu’amour et bitume se confondent sans ne plus savoir se distinguer. Toutes les rues portent son prénom : Zou.
« Tu viens de partir de chez moi. Des mois que tu pars de chez moi, que je retourne à ma vie perdue », annonce d’emblée le narrateur de Golden Square Mile, magnifique deuxième roman de l’auteur surtout connu pour sa poésie, précautionneusement coiffé de la mention « lamento », à entendre comme une mise en garde. L’amour fou n’est pas ici le lénifiant refrain d’un tube radiophonique, c’est une longue marche, une dangereuse débâcle, une cascade de casse-cou. C’est la plus douce des fièvres, une longue lettre à bout de souffle. « Tu es belle comme le vent qui déforme la fenêtre : tu déformes ma vie. »
L’Oie de Cravan
6258 rue De La Roche
Montréal, Qc
H2S 2E1
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